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En 1981, faire "mieux" que le HP-41C n'est pas a priori envisageable. Il est temps, cependant, d'assurer la succession de la série Spice qui glisse doucement vers l'obsolescence, non sur le plan des caractéristiques, mais de la technologie. La série Voyager va explorer d'autres voies d'innovation.

Nous avons le plaisir de pouvoir vous la présenter au complet !

Une ergonomie novatrice

Le boîtier est en rupture totale avec tout ce qui existait : il est horizontal ! Ses proportions se conforment (sur 3 décimales) au fameux "nombre d'or".


L'ergonomie est orientée vers une utilisation à deux mains, les pouces appuyant sur les touches. Le clavier est divisé en deux par la touche ENTER↑ (verticale !) : à droite, les chiffres et les opérateurs arithmétiques, à gauche, les fonctions avancées ou de programmation.

Les touches sont "basses" comme sur les HP-41C/CV/CX de dernière génération. Mais toujours à pans coupés, et articulées sur une charnière dans leur partie inférieure. Au nombre (élevé) de 39, elles se logent néanmoins dans un format compact grâce à la disposition judicieuse du clavier. Seules les touche ON (surbaissée) et, donc, ENTER↑ affectent une forme différente [1]. Elles sont toujours protégées par un rebord du boîtier, comme sur les séries Spice et Coconut. Les Voyager reviennent aux touches préfixes f et g [2].

Ces calculateurs sont extrêmement compacts (12,9 × 7,8 cm), très fins (1,5 cm) et légers (113 g) : aucun autre calculateur HP ne fera mieux.


On peut vraiment les faire tenir dans une poche de chemise. Malgré tout, ils sont à toute épreuve [3] et cela se sent. Construits comme des chars d'assaut, ils sont capables de résister à des chocs qui auraient totalement détruit toute autre machine. Le démontage du boîtier est assez facile (4 vis situées sous les pieds en caoutchouc). Mais à l'intérieur, on découvre une protection antistatique poussée des composants. La jointure des deux demi-coques est biseautée, ce qui la rend particulièrement imperméable aux poussières.

L'étui en revanche déchoit : une simple pochette de protection en simili-cuir. Un étui cuir est disponible en option, mais il faut mettre la main au portefeuille...


L'affichage est dévolu à un panneau LCD : les LED ont vécu. Certes, il est abondamment pourvu en indicateurs divers mais, hélas ! de nouveau purement numérique [4]. C'est un vrai recul, avec le retour au codage rébarbatif de lignes de programme par les coordonnées des touches. Son contraste n'est pas réglable, mais il est très peu directif. Identique pour les 5 modèles de la gamme, il dénote une conception globale : aucune des 5 machines n'utilise toutes ses possibilités.


Les indicateurs ont d'ailleurs des significations variables selon les modèles [5]. Le témoin de batterie faible demeure (comme sur les Spice) un petit astérisque à gauche de l'afficheur : volonté de continuité dans l'ergonomie (il aurait été facile de prévoir un indicateur BATT).

L'écran est recouvert d'un plexiglas protecteur et entouré d'un cadran métallisé recouvrant la partie supérieure du boîtier. L'affichage est excentré vers la gauche ; à droite se trouve un logo en relief identifiant le modèle. L'allure obtenue est très caractéristique et flatteuse. L'écran reste encore, par tradition, fidèle à l'affichage de 4 chiffres par défaut (FIX 4). Le choix du séparateur décimal est très facile [6].

L'alimentation dit définitivement adieu aux accumulateurs, trop volumineux pour des machines aussi fines. Elle sera confiée à 3 piles boutons LR44 de 1,5 V en série [7]. L'autonomie obtenue est proprement extraordinaire. Le manuel revendique modestement 1 an, mais plusieurs exemples attestent de machines ayant fonctionné sans changement de piles pendant plus de... 20 ans [8] !


La minuscule trappe à piles, au dos, laisse pratiquement toute la place libre pour un aide-mémoire très bien conçu, qui rappelle les principales syntaxes de calcul, de programmation, les messages d'erreur, et même quelques conversions d'unités. Il est spécifique à chaque modèle.




HP-11C
HP-12C
HP-16C

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Des caractéristiques up to date

Hormis la (grosse) lacune d'un afficheur purement numérique, les Voyager concentrent dans leur fin boîtier l'état de l'art en la technologie de l'époque.

Le suffixe "C" est toujours là pour rappeler que ces calculateurs bénéficient d'une mémoire permanente (continuous memory), mais il n'est plus vraiment de mise. Cette caractéristique fondamentale s'est généralisée ; le "C" sera abandonné dès la génération suivante.

C'est d'autant plus important que les Voyager sont tous programmables (comme le seront leurs successeurs). Cela ne saute pas aux yeux : aucun interrupteur dédié ; le passage en mode programme est devenu une fonction comme les autres (touche P/R). Si l'on éteint la machine en mode programme, elle se "réveille" dans cet état.

Comme sur les HP-41, la mémoire permanente des Voyager maintient non seulement les programmes, mais aussi les registres, la pile opérationnelle (donc l'affichage), les modes numériques et angulaires. Ces derniers sont clairement rappelés par les indicateurs de l'écran LCD, qui trouvent ici toute leur importance.

Cette mémoire permanente est également, pour tous les modèles, partagée -- même si certains sont mieux dotés que d'autres à cet égard. La répartition entre programmes et registres est dynamique (comme sur le HP-34C) et l'utilisateur n'a pas à s'en soucier (sauf s'il vient à manquer de place mémoire). À tout moment, la fonction MEM permet de savoir où l'on en est.

Les Voyager renouent avec l'auto-test déjà rencontré sur les Spice. Mais il est ici beaucoup plus élaboré. Il se subdivise entre
  • un diagnostic général, initié par la séquence ON/× (cf. note [6]), et dont le succès se traduit par l'allumage simultané de tous les segments et indicateurs de l'affichage ;
  • un test du clavier, déclenché par la séquence ON/÷ : après l'appui, dans le bon ordre, sur toutes les touches du clavier, le succès est confirmé par l'affichage du n° de la machine.

La séquence ON/+ quant à elle fait boucler indéfiniment le 1er test, tandis que ON/− réinitialise la mémoire (affichage "Pr Error")

Une ligne de calculateurs ultra-spécialisés

Depuis la série Woodstock, le premier chiffre du matricule désignait la génération de calculateurs. Les Voyager rompent avec cette tradition : ils ne s'appellent pas HP-5x mais HP-1x.

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Le HP-11C : le juste milieu

En septembre 1981, c'est le HP-11C qui a l'honneur d'inaugurer la gamme Voyager.


Il arrive avec une forme toute nouvelle, mais des caractéristiques assez conservatrices. Il possède une capacité équivalente à celle du HP-34C, avec 203 lignes de programmes (partagées). Ses fonctions, par contre, le classent davantage au niveau du HP-33C. On peut le situer entre ces deux modèles :
Bien sûr, il garde quelques atouts dans sa manche :
  • il reprend la touche du HP-41C, si pratique pour effacer les caractères un par un et pour l'édition des programmes (mais on dispose toujours de CLx en fonction secondaire) ;
  • du HP-67, il reprend les "touches directes" A à E en première ligne. En mode USER, elles deviennent prioritaires et effectuent directement les programmes qui leur ont été affectés.
  • il propose les fonctions hyperboliques, que seul le HP-32E avait embarquées avant lui [9] ;
  • il apporte enfin un générateur de nombres aléatoires (qui satisfait au test spectral de D. E. Knuth).
On comprend bien, néanmoins, que le HP-11C n'est là que pour habituer la clientèle à cette nouvelle série Voyager, et qu'il reste de la place pour d'autres modèles de la gamme en-dessous, au-dessus et... à côté.

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Le HP-10C : le calculateur basique

"En-dessous", ce sera le HP-10C.


En septembre 1982, c'est le dernier né de la gamme Voyager... et ce sera le premier à disparaître, deux ans plus tard. Il bénéficie pourtant du dernier cri en matière de protection électromagnétique. C'est vraiment le calculateur scientifique de base (programmable cependant). HP communique sur son prix, faisant référence au HP-35.

Il faut dire que le 10C "oublie" beaucoup de fonctions de son aîné : il s'aligne sur le HP-33C, avec une mémoire encore plus réduite (79 lignes de programmes partagées) et une programmation dépouillée (pas de sous-programmes !). Le clavier se contente d'une seule touche préfixe f.

Fallait-il pour autant le priver de la touche ? Bien que nettement moins cher que le HP-11C (pas bradé, il est vrai), le 10C ne connaîtra pas vraiment les suffrages du public.

Un peu à l'image du HP-31E, il restera un modèle confidentiel... pour devenir 20 ans après un objet de collection convoité !

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Le HP-16C : le calculateur de l'informaticien

En juillet 1982 arrive sur le marché l'une des machines les plus atypiques jamais produites par HP. Le HP-16C est presque exclusivement dédié aux calculs informatiques.


Il suffit de jeter un œil à son clavier pour s'en convaincre. Les seules fonctions "standard" visibles sont la racine carrée et l'inverse ! En revanche, les touches A à F (pour la base 16) trônent en haut du clavier. On remarque également des touches directes HEX - DEC - OCT - BIN qui se passent de commentaire : elles convertissent les nombres de façon instantanée et transparente.


On trouve bien sûr les opérations arithmétiques dans ces 4 bases. Mais aussi les opérations logiques (XOR - AND - NOT - OR) et manipulations de chaînes de bits : décalages ("arithmétiques" ou non), rotations (avec ou sans retenue). Le tout dans une taille de "mot" réglable (jusqu'à 64 bits [10]).

Le HP-16C sait malgré tout calculer sur les nombres décimaux (le format FIX n a été rebaptisé FLOAT n)

Même la touche "magique" a été rebaptisée BSP (pour Back SPace), ce qui est plus conforme aux habitudes des informaticiens...

Ces fonctions très particulières sont combinées avec des possibilités de programmation qui se placent au même niveau que le HP-11C.

Bref, tout ce qui se passe à l'intérieur d'un microprocesseur : son fonctionnement, sa programmation, peut être simulé sur le HP-16C. On peut même dire que c'est là son unique but.

Cette machine étonnante restera unique parmi les calculateurs HP. D'autres, par la suite, reprendront certaines de ses fonctions, mais jamais toutes, et jamais seules. Certains déduisent de l'absence de successeur du HP-16C que ses ventes sont restées assez faibles. Son prix, il faut le dire, était le plus élevé des Voyager. Cependant, tous ses utilisateurs ont été conquis par ses possibilités et son efficacité.

Les rares HP-16C sont maintenant très recherchés !

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Le HP-12C : la financière éternelle

Ce que le HP-16C n'avait pas réussi dans le domaine informatique, le HP-12C allait le réaliser dans le domaine financier.


Quasiment contemporain du HP-11C, le HP-12C se distingue immédiatement des autres Voyager par sa finition dorée plutôt qu'argentée. Concernant aussi bien le cadran entourant l'écran que le liséré courant autour du clavier et l'aide-mémoire derrière le boîtier, elle donne au HP-12C une touche encore plus classieuse -- si possible.

Du point de vue des caractéristiques, le HP-12C n'est que le deuxième calculateur financier et programmable produit par HP. Son prédécesseur était le HP-38C dont il se présente comme l'héritier direct.

Ses possibilités de programmation sont rigoureusement identiques (et, pour tout dire, assez basiques). 99 lignes de programme (partagées), deux tests, et l'adressage numérique uniquement. Il est clair que l'absence de sous-programmes et de labels symboliques n'encourage pas à accumuler différents programmes en mémoire...

Le HP-12C est même privé de la touche du HP-11C. Il conserve de même quelques fonctions mathématiques de base. (La fonction exponentielle peut servir dans le cas d'une composition continue des intérêts.)

Dans le domaine financier, le HP-12C étend encore les possibilités pourtant très complètes du HP-38C. Les fonctions de valeur actualisée de l'argent, d'analyse de flux escomptés et d'amortissement financier sont bien sûr reprises, et conservent la même syntaxe à laquelle les utilisateurs sont si habitués. Le HP-12C ajoute :
  • les calculs d'amortissement comptables ;
  • les calculs d'obligation (prix, rendement à maturité, avec prise en compte des années bissextiles SVP !) ;
  • un fort pratique calendrier permettant toutes sortes de calculs de dates (comme le nombre de jours écoulés entre deux dates).
Bref, le HP-12C fait le plein et propose un assortiment de fonctions financières à l'abri de la critique. Pour une précision maximale, il effectue en interne ses calculs sur 16 chiffres (10 seulement sont affichés).

Notons que le manuel est remarquable. Truffé d'exemples, particulièrement pédagogique, il constitue une véritable introduction aux mathématiques financières. Ses traductions de haut niveau sont rédigées par des auteurs compétents. On peut dire la même chose de l'aide-mémoire qui figure au dos de la machine.

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Née en 1981 et pas une ride

HP avait-il réussi la machine financière ultime ? Toujours est-il que, plus de 40 ans après son apparition, le HP-12C est toujours fabriqué ! Il a toujours le même aspect, son prix a baissé de 80% (en monnaie constante) et il compte plus de 100 millions d'heureux utilisateurs dans le monde !... Est-ce la "Volkswagen" de Hewlett-Packard ?

HP a tenté de le remplacer à plusieurs reprises. Ses successeurs se sont appelés HP-18C, HP-17B puis 17BII, HP-14B, HP-10B puis BII puis BII+, HP-20B, HP-30B, HP-17BII+... La capacité de mémoire, la rapidité de calcul ont été proprement décuplées.

Le HP-12C est toujours là.

Alors HP s'est résolu à lui donner une descendance. Cédant à la mode du néo-rétro, comme la nouvelle Coccinelle, est apparue le HP-12C platinum.

Lui non plus n'a pas supplanté le HP-12C dans le cœur des utilisateurs. Le HP-12C "original" existe toujours.

Au cours de sa carrière étonnante, le HP-12C aura connu différents lieux de production : USA, Brésil, Singapour, Malaisie, Chine (avec à chaque fois une baisse dans la qualité de construction).




HP-12C made in USA...
... made in Malaysia...
... devinez !

La technologie a également évolué sous la pression des nécessités industrielles. La densité des composants sur les circuits s'étant accrue, il est devenu impossible de manufacturer les anciennes puces. Il a fallu les regrouper en un circuit unique, au bénéfice de la simplicité de l'électronique. Mais une étude de marché menée par HP à la fin des années 80 a révélé que les clients n'avaient pas confiance en des résultats obtenus trop rapidement ! Il n'y a donc pas eu d'augmentation de la cadence du processeur. Peu avant 2000, le processeur a fait place à une version fonctionnant sous 3V, et l'alimentation a été confiée à une pile CR2032 (cf. HP-12C Platinum).

En 2008, nouvelle redéfinition des circuits autour d'un processeur ARM émulant l'ancien jeu d'instructions. L'alimentation fait désormais appel à 2 piles CR2032 (voir HP-12C Platinum v2, et aussi HP-15C LE). Non seulement la vitesse bondit d'un facteur 100 (!), mais un connecteur fait son apparition dans le compartiment des piles. Grâce au kit de développement logiciel fourni par HP, il est maintenant possible de flasher le firmware, voire d'installer un OS différent, à l'instar du projet WP-34S sur base HP-20B/30B. Néanmoins, HP a tenu à conserver la même dénomination marketing, même si les puristes ont rebaptisé cette évolution HP-12C+.

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Le HP-15C : la scientifique ultime ?

En juillet 1982 apparaît le vaisseau amiral de la série Voyager. Rien n'a été jugé trop beau pour le fleuron de la gamme.


Ses caractéristiques de programmation sont au top. Avec 67 registres partagés pour un maximum de 448 lignes de programme, le HP-15C embarque plus du double de la puissance du HP-11C (ou 16C), et dépasse même le HP-41C dans sa version de base. À cela s'ajoutent un arsenal complet de fonctions de programme : 10 indicateurs binaires, 12 (!) tests, 7 niveaux de sous-programmes, l'adressage symbolique ou indirect, etc.

En matières de fonctions scientifiques, le HP-15C reprend, pour commencer, des caractéristiques déjà rencontrées sur différents autres modèles :
  • les fonctions hyperboliques du HP-32E (y compris inverses), grâce à un astucieux préfixe "hyp" ;
  • les fonction Γ, SOLVE et d'intégration numérique du HP-34C ;
  • le générateur aléatoire du HP-11C, la fameuse touche et la personnalisation partielle du clavier (mode USER).
Mais il ajoute deux caractéristiques significatives et très attendues [11], qui mettent à contribution l'abondante mémoire disponible :
  • les calculs sur les nombres complexes, grâce à une seconde "pile opérationnelle imaginaire" (les plus observateurs auront noté la touche ReIm) : le HP-15C sait non seulement traiter les opérations arithmétiques dans . Mais aussi, presque toutes les fonctions disponibles sur la machine peuvent être appliquées aux complexes [12] ;
  • les calculs matriciels (les mêmes auront remarqué le menu MATRIX). Les touches A à E servent à nommer les matrices. Le HP-15C traite au maximum 64 termes de matrices : il peut donc calculer un déterminant 8×8, mais pas multiplier deux matrices d'une telle taille. Là encore, il ne se limite pas aux calculs arithmétiques : déterminant, nous l'avons vu, mais aussi inverse, décomposition LU (Low Up), résolution de systèmes, ...
Ces deux possibilités sont compatibles : aux prix d'une petite gymnastique, le HP-15C parvient à prendre en compte les matrices complexes.

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La machine est livrée avec un manuel très rigoureux mais néanmoins plaisant à lire. Il n'épuise pas les fonctions évoluées, aussi est-il doublé d'un "manuel des fonctions mathématiques de haut niveau" (hélas ! en option).


Le titre n'est pas usurpé : le livre constitue une véritable introduction aux calculs numériques, matriciels, et aux fonctions de la variable complexe.


Le HP-15C, on le voit, met sérieusement en péril la suprématie du HP-41C, surtout dans sa version de base. Bien sûr, il n'est ni connectable, ni extensible. Mais sans être bradé, il est moitié moins cher. Et il propose pour ce prix ($150 en 1982) une somme de caractéristiques sans précédent. Force est de reconnaître qu'aucun calcul scientifique numérique ne résiste au HP-15C.

Avions-nous la machine scientifique parfaite ? Voire. Tout d'abord, les Voyager n'ont jamais été des lièvres, et le HP-15C ne déroge pas à la règle. Privé, comme ses frères, du processeur Saturn, il compte sans doute parmi ce que HP a jamais produit de plus lent... Non sans défauts donc, le HP-15C n'en reste pas moins une des machines les plus authentiquement scientifiques jamais produites.

Son retrait du marché, en1989, a laissé orphelins beaucoup de ses aficionados (dont votre serviteur). Chose unique, parmi les nombreux sites qui lui ont été consacrés, on trouve une pétition en ligne [13] pour demander sa réintroduction !

En 2012 le HP-15C a soufflé ses 30 bougies. HP aura-t-il entendu ses fidèles clients pour concocter un modèle commémoratif, comme cela a été le cas pour le HP-12C ?

Eh bien, contre toute attente, les espoirs des fans ont été en partie comblés !

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Notes

[1]  Le passage en mode programme est désormais dévolu à une touche ordinaire (P/R).

[2]  et à leur mode d'annulation particulier (f PREFIX) bien que cela ne soit plus justifié (comme c'était le cas sur les Spice) par l'absence de témoin d'activation sur l'affichage

[3]  Un gardien de zoo utilisait un HP-12C pour calculer les mélanges de nourriture pour animaux. Il a laissé tomber sa machine dans l'enclos d'un hippopotame. Celui-ci l'a ingérée, digérée et expulsée par ses voies naturelles. Après un lavage nécessaire, la machine fonctionnait encore...

[4]  Volonté de ne pas faire d'ombre au très haut de gamme HP-41C ?

[5]  P. ex. l'indicateur "C" dénote l'activation du mode complexe sur le HP-15C, et la présence d'une retenue (carry) sur le HP-16C.

[6]  On l'obtient à l'aide d'une séquence de touches désignée par ON/ · dans le manuel : appuyer et maintenir la touche · , puis ON, et relâcher ON puis ·  .

[7]  Initialement, seulement deux piles étaient prévues, disposées horizontalement. Mais des tests ont démontré une autonomie insuffisante, et le nombre est passé à 3, disposées verticalement pour pouvoir conserver l'implantation des autres organes. C'est pour cette raison (et non à cause de considérations ergonomiques) que le boîtier est incliné, légèrement plus épais vers l'arrière.

[8]  C'est le cas du HP-15C de votre serviteur, acquis en 1987...

[9]  Les HP-67 et HP-41C en avaient déjà bénéficié, mais seulement en option (cartes ou modules d'application)

[10]  Des touches de défilement permettent de visualiser les mots qui excèdent la capacité de l'affichage.

[11]  bien que déjà rencontrées dans des programmes d'applications, cf. note 9 ci-dessus.

[12]  ce qui ne laisse pas d'inviter l'utilisateur à de saines cogitations sur la définition du logarithme complexe...

[13]  dont l'adresse initiale est désormais obsolète, ladite pétition ayant d'une certaine manière atteint son objectif.

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