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Quelques modèles dignes d'intérêt, bien que n'adhérant pas à 100% à la logique RPN.

Le HP-71B

Au début des années 80, la mode était aussi aux micro-ordinateurs programmables en BASIC [1]. Après un essai avec le peu avenant HP-75B, HP met sur le marché le HP-71B en 1984.


Son dessin évoque immanquablement la série Voyager, en plus gros. Les touches ont la même forme [2]. Mais le HP-71B bénéficie d'un grand écran matriciel 8×132, ce qui correspond à 22 caractères. En outre, il inaugure avec le processeur Saturn, associé à la puissance du langage BASIC, une rapidité de calcul inconnue des machines HP de l'époque.

La taille du boîtier permet de l'alimenter par 4 piles AAA ordinaires. Le HP-71B peut également recevoir des modules d'extension. D'un format différent de ceux du HP-41C, les modules du HP-71B peuvent être des extensions de mémoire, ou des programmes d'application en ROM.


Bien pourvu en connexions, le HP-71B peut être relié à un adaptateur secteur. Il peut aussi être équipé d'une interface HP-IL (ci-dessous). Mais ici, la vitesse de communication est... 25 fois supérieure à celle des HP-41.



À l'usage, outre le mode programmation, le HP-71B offre deux modes d'exécution (calcul) :
  • le mode algébrique, classique sur les micro-ordinateurs de ce type : les expressions algébriques sont tapées en totalité (avec toutes les parenthèses) et s'affichent telles quelles ;
  • le mode calculatrice, où le résultats intermédiaires sont évalués directement. P. ex., 2×(3+4) se transforme automatiquement en 2×(7). Mais la touche BSP (BackSPace) permet néanmoins de revenir à 2×(3+4) et d'éditer l'expression à loisir.
Parmi les nombreux périphériques dont dispose le HP-71B, notons le curieux lecteur de cartes magnétiques. Présentant l'aspect d'un module interne, il ne modifie pas la taille de la machine et reçoit de très longues (10", soit 25,4 cm !) bandes magnétiques entraînées... à la main !

Le clavier du HP-71B est également personnalisable par le biais de grilles, comme les HP-41.

Le HP-71B est considéré comme le micro-ordinateur BASIC ultime. Malgré une communauté de fans très active, il ne connaîtra pas de successeur, probablement à cause de son prix aristocratique ($525), beaucoup plus élevé que celui de ses concurrents moins huppés.

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Le HP-28C

Cette machine marque un tournant dans le développement des calculateurs HP. La logique RPN s'efface (partiellement) au profit du système RPL (Reverse Polish Lisp). L'utilisateur courant se retrouve avec une pile opérationnelle "illimitée" : c'est peut-être commode pour éviter le recours aux variables, mais cela rend caduque la duplication du "registre T" si pratique pour les calculs avec constante. La fonction "LASTx" disparaît également.

Défrichant un nouveau système, le HP-28C perd en efficacité sur certains points. Les variables sont nommées : la première mise en mémoire, qui exige de taper le nom complet de la variable, s'avère fastidieuse.

La logique de programmation différente fait appel aux structures itératives et aux variables locales. Elle nécessite un temps d'adaptation, mais s'avère d'une grande rapidité lors des calculs.

L'usage abondant des lettres nécessite un clavier alphabétique complet. Le nombre de touches oblige HP à recourir à une structure pliante, pour conserver un format acceptable.





Le système est bien réalisé mécaniquement (double charnière), mais d'apparence subjective fragile, et peu confortable d'utilisation en position "repliée ouverte". Le cadran, plus épais, se replie dans une partie creuse judicieusement occupée par un aide-mémoire.


Le nouveau thème de couleur choisi (gris et rouge sombre) est très austère.

L'écran est matriciel, comme sur le HP-42S, mais haut de 4 lignes plutôt que 2. Les menus adoptent un principe très comparable, occupant, le cas échéant, la ligne du bas. Même les fonctions mathématiques les plus usuelles vont se cacher dans des menus !

pas de touche SIN directe !?

Le HP-28C prend en compte directement [3] les possibilités graphiques en permettant le tracé de courbes (avec une grande lenteur toutefois).

le HP-28C (très) occupé à tracer une sinusoïde

Mais surtout, le HP-28C permet pour la première fois le calcul formel, càd la manipulation d'expressions non numériques. L'exemple le plus spectaculaire est la dérivation des fonctions.

Notons enfin que le HP-28C, bien que non extensible, dispose d'une diode infrarouge qui lui permet d'exploiter l'imprimante 82240A.

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Le HP-12C Platinum

Le HP-12C Platinum illustre à merveille la tendance "néo-rétro", en vogue chez les constructeurs automobiles, appliquée aux calculatrices. Ce "nouveau" modèle est quasiment un clone de l'inusable HP-12C, produit par HP lui-même. Mais, contre toute attente, il ne remplace pas ce dernier, qui est toujours produit.

Il doit peut-être son existence, comme certaines sources l'affirment, à la difficulté d'approvisionnement en processeurs pour la version originale et/ou à la perte du coude source initial. Ou bien est-ce la volonté de HP de perpétuer un modèle à succès sans dérouter les utilisateurs traditionalistes.

En quoi consistent les différences ? Le libellé "HP-12C Platinum" recouvre en fait différentes versions : un premier modèle au boîtier bleu sombre à fond gris, suivi d'un autre, noir, avec un cadran chromé.



version I
version II

Le nouveau processeur (un 8502) émule l'ancien jeu d'instructions, mais fonctionne beaucoup (jusqu'à 10 fois !) plus rapidement. L'alimentation est confiée à une, puis deux [4] piles CR2032.



aide-mémoire redessiné pour la version II


Un mode algébrique est proposé en plus de la notation RPN.

ALG ou RPN ?  Notre choix est fait...

Cela se traduit par un indicateur supplémentaire (RPN / ALG, en bas à gauche de l'écran) :



Les fonctions financières et mathématiques sont identiques. La mémoire est quasiment quadruplée, passant à 400 lignes de programmes et 20 registres.

Les modèles les plus récents (noirs) gagnent une fonction d'annulation (UNDO) et (enfin !) une touche d'effacement partiel (bien que curieusement placée en fonction secondaire).


Comme tous les derniers modèles HP, la fabrication est sous-traitée au chinois Kinpo...

En 2006, HP commémora le 25ème anniversaire de l'apparition du HP-12C par une série limitée... du HP-12C Platinum !

La machine était identique à la version II, hormis la mention calligraphiée sur le cadran (et sur la face arrière).

Elle était toutefois accompagnée d'un manuel imprimé digne de ce nom, et livrée dans un luxueux étui de cuir épais.


Le début des années 2000 marque une longue période de disette pour les amateurs de machines RPN, avec plusieurs modèles hybrides RPN/algébrique, à la touche ENTER↑ atrophiée et d'ergonomie contestable, que nous passons sous silence, par charité.

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Le HP-35S

En 2007, HP a une de ses meilleures idées depuis longtemps. C'est le 35ème anniversaire de l'apparition du HP-35. En forme d'hommage apparaît alors une nouvelle machine nommée HP-35S.


Son dessin renoue, avec un certain bonheur, avec les thèmes "historiques" de la marque : couleurs vives (jaune et bleu) pour les noms des fonctions secondaires, touches à pans coupés et touche ENTER↑ surdimensionnée (ouf !), boîtier à bords relevés protégeant le clavier comme sur les Spice...



Même si le numéro "35" n'est plus justifié (il y a 43 touches), le HP-35S peut légitimement s'affirmer comme une réinterprétation moderne de son glorieux ancêtre, dans un format plus fin et plus large.

Sur le plan fonctionnel, il apparaît plutôt comme le successeur du HP-32SII, ou du HP-33S (un des modèles de transition pudiquement évoqués ci-dessus). L'écran, très lisible, est alphanumérique matriciel "caractère par caractère" sur deux lignes.



Ce n'est pas une matrice continue comme sur le HP-42S, il n'a donc pas de possibilités graphiques. Il s'agit plutôt d'un affichage type HP-32SII, avec une ligne de plus. Les deux lignes sont très pratiques, notamment lors de l'édition des programmes.

Les menus "2D" (concession à la mode du pavé directionnel) sont toutefois peu commodes.


La machine comporte, en sus du mode RPN, un mode algébrique aussi incontournable désormais qu'inutile. Le clavier s'en trouve surchargé, mais demeure clair grâce à la grande taille des touches et à la sérigraphie "lumineuse". Mais, malgré tout, certaines instructions importantes se trouvent reléguées en fonctions secondaires ("shiftées"). C'est notamment le cas de RCL STO (rappel stockage [5] d'une valeur en mémoire) : c'est le principal défaut d'ergonomie du HP-35S.

Le HP-35S perfectionne le mode d'affichage "ingénieur" avec les fonctions ENG et ENG→, qui permettent respectivement d'augmenter ou de diminuer l'exposant de 10 [6].

La mémoire immense (32 000 octets) est pleinement exploitable grâce à la combinaison de labels alphabétiques permettant l'adressage symbolique, et (à l'intérieur de chaque label principal) de l'adressage numérique.

La rapidité de calcul est très bonne, comparable à celle du HP-42S -- mais pas meilleure que celle du HP-32SII. Poussons plus avant la comparaison avec ce dernier :
  • le mode "équations" est également présent ;
  • le mode "complexes" est plutôt mieux réalisé, avec un affichage très clair ;
  • les modes "bases" en revanche sont assez calamiteux, obligeant à entrer dans un menu pour préciser la base à chaque entrée...
  • l'intégration numérique et la résolution d'équations.
Le HP-35S est en outre affecté d'un bogue logiciel affectant la précision des calculs dans certaines conditions.

Contrairement à ses prédécesseurs immédiats, le HP-35S est [7] livré avec un mode d'emploi imprimé et un étui décents.


Malgré ses défauts, le HP-35S reste une machine sympathique et attachante. C'est lui qui nous a donné l'idée de rédiger ces quelques pages. C'est tout simplement, à l'heure actuelle, le seul choix [8] pour l'amateur de machines scientifiques RPN.

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Notes

[1]  Il revient au Sharp PC 1211 d'avoir lancé la mode, fin 1980.

[2]  Les touches préfixes f et g, p. ex.,  sont reprises telles quelles. Seules les touches numériques sont élargies.

[3]  contrairement au HP-42S

[4]  deux piles en parallèle, pour un voltage inchangé (de 3V). Cela va nécessiter un nouveau dessin de la trappe de piles, plus large. La plaquette aide-mémoire au dos devra donc être revue également.

[5]  merci à l'amateur vigilant qui m'a signalé cette correction.

[6]  qui, rappelons-le, est multiple de 3 dans ce mode d'affichage.

[7]  ou plutôt était ? Il semble hélas que les derniers modèles livrés n'aient plus droit qu'à un fascicule de "démarrage rapide" bien mince (et une pochette qui l'est tout autant)...

[8]  à moins d'être un peu bidouilleur dans l'âme, cf. ici.

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