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Le paradoxe des anniversaires

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Physique

Nous abordons maintenant la très riche catégorie des paradoxes des probabilités et statistiques.

C'est un domaine fourni en pseudoparadoxes : résultats rigoureux, mais choquant l'intuition car le bons sens, particulièrement peu fiable, aurait volontiers donné une réponse différente.

Un exemple simple pour commencer :

Combien de personnes faut-il réunir pour que la probabilité que deux d'entre elles aient le même jour anniversaire (mais pas nécessairement la même année ! D'autre part, on pourra négliger les années bissextiles, séculaires, quadriséculaires...) soit supérieure à 1/2 ?
Le naïf observera qu'avec 366 personnes ne réunion, il est certain que deux soient nées le même jour. Il répondra donc sans réfléchir, comme il se doit : 366/2 = 183 ! C'est assez éloigné de la bonne réponse, comme nous allons le voir.

Cherchons plutôt la probabilité Pn pour que n personnes n'aient aucun anniversaire en commun. Bien sûr, P1 = 1 = 365/365. Avec deux personnes, la seconde peut être née n'importe lequel des 364 jours autres que l'anniversaire de la première. Donc P2 = 365/365 × 364/365. Avec trois personnes, la troisième n'a plus le choix qu'entre 363 jours, donc : P3 = 365/365 × 364/365 × 363/365. On voit facilement se dessiner une formule générale :

Pn  =

365

365
 ×
364

365
 ×
363

365
 × ...×
365n+1

   365

   =



365
k=365-n+1
k


/365
   =

A365n

  365
 = 
365!

(365-n)!365n


Le problème initial revient alors à résoudre Qn = 1Pn > 1/2 soit Pn < 1/2. Une calculatrice très simple (même Maple) suffit alors pour faire la calcul :
P23≃ 0,4927027657 < 1/2 < P22≃ 0,5243046923
donc 23 personnes suffisent. Maple nous apprend en outre que pour n=183,
Qn≃ 0,999 999 999 999 999 999 999 999 521
(qui prend les paris ?).

En prime Maple nous fait un beau dessin pour montrer l'évolution de Qn en fonction de n (Q60 est déjà ≃ 0,994 ; il est inutile de tracer au-delà).