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N'oubliez pas la règle à calculs !

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En 1970, beaucoup ne disposaient pas de moyens leur permettant d'investir dans un calculateur électronique. Pendant longtemps encore, ingénieurs et techniciens se distinguaient à la règle à calculs qui dépassait de leur poche. C'était d'ailleurs aussi le cas de nombreux futurs bacheliers, ces instruments étant seuls autorisés aux examens jusqu'en 1980.

Le principe de l'objet était contenu dans l'invention du logarithme par John Napier en 1614, transformant les multiplications en additions. Il devenait possible de multiplier deux nombres en cherchant leurs logarithmes (dans une table), en additionnant ceux-ci et enfin en relevant le nombre correspondant au logarithme obtenu. Le britannique William Oughtred rendit superflues les tables en introduisant le principe de deux échelles logarithmiques coulissant l'une contre l'autre. 

addition mécanique des longueurs

Le détour par les logarithmes était ainsi réalisé de façon transparente : on plaçait le 1 de l'échelle supérieure en face du 1er nombre à multiplier, et en regard du 2nd nombre (lu en haut) se trouvait (en bas) le résultat. En effectuant l'opération en sens inverse, les divisions étaient obtenues aussi facilement.

Le succès de ces instruments fut constant pendant trois siècles. L'apogée de cette lignée vit apparaître de subtils perfectionnements tels qu'un curseur loupe facilitant la lecture, la présence d'une échelle de carrés permettant le calcul direct de l'aire d'un disque par le biais d'une graduation judicieuse du curseur, des échelles "log-log" (logarithmes des logarithmes) LL1, L2 et LL3 permettant de calculer les puissances (grâce à la formule ln(ab)=bln(a) !), des échelles de fonctions circulaires (sans oublier une gravure "π") et même, conversion d'unités. 

un modèle Graphoplex

La précision des gravures avait atteint un niveau suffisant pour qu'avec un peu de soin, et en calculant le dernier chiffre significatif, il soit possible d'estimer avec une raisonnable certitude des résultats sur 4 chiffres significatifs. 

des gravures très fines

L'auteur de ces lignes conserve religieusement dans le tiroir de son bureau la règle à calculs Graphoplex modèle 640 de sa jeunesse :

Sur ce gros plan, on voit mieux l'extrême finesse attente dans la gravure des graduations sur les derniers modèles fabriqués.


Avec un peu de soin dans la mise en place, et en calculant manuellement la décimale de droite, on accédait facilement à trois chiffres significatifs.

Au verso se trouve la fenêtre de trigonométrie (évitant d'avoir à retourner la réglette coulissante) :

(noter l'abréviation "à l'ancienne" de la tangente en tg.)

Voici un autre modèle Graphoplex plus ancien (merci à la collègue qui m'a transmis ces photos) :



Il y a même l'étui de protection :



... et la boîte en carton :