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Le mécanisme d'Anticythère.

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Le mécanisme d'Anticythère est sans doute l'exemple le plus ancien de mécanisme à engrenages. Il fut découvert en 1900 dans une épave au large de l'île grecque d'Anticythère, à 40 m de profondeur, par des pêcheurs d'éponge. Il a été daté approximativement à 87 av. J.C. 

On ne voyait au début qu'un boîtier de cuivre corrodé et partiellement recouvert de dépôts calcaires, perdu parmi les autres sculptures rapportées de la même épave. Ce n'est que deux ans plus tard, lorsqu'il se brisa sous la déformation des pièces de bois qu'il contenait que l'archéologue S. Stais comprit qu'il abritait un mécanisme fort complexe.

boîtier d'Anticythere

Les parties en bois servaient de cadre à un train d'engrenages à l'utilité mystérieuse. Les deux faces extérieures portaient des cadrans. Faute de pouvoir le démonter complètement sans risque, on conjectura pendant un temps que l'appareil était un astrolabe très élaboré, sorte de calculateur analogique du mouvement des objets célestes.

En 1959, le Professeur D. de Solla Price publia un article rendant compte de son étude (partielle) de l'objet. Il compléta son analyse seulement en 1971, après qu'un examen à l'aide de rayons X et g eut permis de compter les dents des rouages. D'autres inspections de même nature suivirent (en 1993). 

image gamma

Il devint possible de proposer une reconstitution du mécanisme. Sa complexité était étonnante, notamment à cause de l'utilisation d'engrenages différentiels. Ceux-ci étaient supposés avoir été inventés au XIIIème siècle...

reconstitution du mécanisme

En 1974, le physicien britannique Derek de Solla Price publie Gears from the Greek, une étude historique et scientifique de l'objet, qui fera référence pendant plus de vingt ans.

À partir de 1993, des reconstitutions partielles furent entreprises  à 2002. Elles furent critiquées : leurs auteurs ayant un peu trop tendance à "ajuster" le nombre de dents des roues abîmées pour les faire correspondre aux rapports des périodes des objets célestes.

Récemment, son étude a connu un nouvel élan sous l'impulsion de Michael Wright. Spécialiste en génie mécanique, il travaille d'abord en binôme avec l'Australien Allan Broomey, puis à la tête d'une équipe pluridisciplinaire. Exploitant des données radiographiques et tomographiques récentes, il va finalement élucider, en deux périodes d'étude denses (2002 et 2006) les derniers mystères. La touche finale arrivera juste avant la publication des résultats (novembre 2006) avec la "redécouverte" d'une portion du mécanisme au musée d'Athènes.

Un modèle reconstitué fonctionnel a validé les dernières études. Le mécanisme avait une double fonction de calculateur d'éclipses et de planétarium, comportant les cinq planètes que connaissaient les Grecs. Fruit d'une conception soignée (aiguilles à segments télescopiques décrivant des parcours en spirales !), il incorporait les connaissances astronomiques les plus avancées de son époque. Les dernières datations le situent entre -200 et -50 av. J.C.

Le mécanisme original est conservé au Museum National d'Archéologie d'Athènes.


Lien

Le Projet de recherche sur le Mécanisme d'Anticythère a présenté les ultimes résultats lors d'un colloque en 2006.