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Les débuts de la cryptographie

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On peut sans doute affirmer que la cryptographie, science du chiffrement, est née en même temps que l'écriture et la lecture. Les égyptiens antiques n'avaient pas, pour la plupart, accès au langage écrit et devaient recourir aux services des scribes. Lorsque l'écriture alphabétique [1] s'est généralisée et démocratisée, la nécessité est apparue de dissimuler la teneur des messages importants aux yeux indiscrets. Tôt dans l'histoire, et pour longtemps, les armées sont devenues le principal client des techniques et moyens de calcul aux fins de cryptage et de décryptage.

Le code "Jules César'' était utilisé par le célèbre empereur romain pour préserver les ordres donnés à ses légions d'une interception par l'ennemi. Ce procédé élémentaire consistait simplement à décaler (translater) l'alphabet d'un nombre de lettres convenu. Le déchiffrage était très (trop ?) simple, en inversant le processus.

cryptographe de Wheatstone

Le cryptographe de Wheatstone, fièrement présenté à l'exposition universelle de Paris en 1867, effectuait une substitution monoalphabétique simple, toutefois selon une permutation modifiable (les lettres sur le cadran interne sont amovibles et peuvent adopter toute configuration). Le récipiendaire devait bien sûr connaître la combinaison adoptée, par exemple en disposant d'un appareil réglé à l'identique.

Cela donnait plus de possibilités que le chiffre de César puisqu'on passait de 25 décalages non triviaux à 26! » 4.1026 permutations (moins l'identité...). Néanmoins, le codage obtenu était très vulnérable à l'analyse des fréquences. Dans le texte codé, on dressait l'histogramme des occurrences de chaque lettre et on le confrontait aux fréquences de référence dans la langue du message. Si le texte codé intercepté était assez long, il se pouvait bien qu'on en révèle ainsi une partie suffisante pour en permettre la compréhension complète.

En français, les fréquences des lettres les plus souvent rencontrées s'établissent comme suit (en %) :


E A I S T N R U L ...
15,9 9,4 8,4 7,9 7,3 7,2 6,5 6,2 5,3 ...

D'après F. L. Bauer, Decrypted Secrets, Methods and maxims of cryptology, Springer-Verlag 2002.


Note

[1] par opposition à syllabique (les hiéroglyphes), ou par idéogrammes (le chinois).