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Le Componium de R. N. Winkel

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Terminons sur une note musicale.

Déjà en 1636 le père Marin Mersenne se demandait s'il était possible de composer le meilleur chant imaginable. Il répondait par la négative dans son Harmonie Universelle en dénombrant les compositions possibles en fonction de leur longueur et du nombre de notes à disposition -- nombre si grand qu'il rend toute recherche exhaustive impossible. De ces comptages fastidieux émergea au siècle suivant l'idée d'une exploration systématique et mécanisée des possibilités de composition musicale. On était assez loin des préoccupations initiales du père Mersenne. Les premières tentatives de composition pseudo-aléatoire virent le jour au XVIIIème siècle, leurs auteurs avaient pour noms Kircher et... Mozart. 

le componium

Le componium de Riederich Nicolau Winkel (1826) illustre les ressources de l'art combinatoire appliqué à la musique. Il est le véritable ancêtre des compositions assistées par ordinateur contemporaines. Il produit des improvisations musicales quasiment à l'infini, grâce à un jeu alternatif et imprévisible de ses deux cylindres actionnés par des mécanismes proches de celui d'une horloge.

En ce qui concerne la production des sons, le principe est comparable à celui d'un piano mécanique. Les cylindres sont hérissés de picots qui opèrent principalement sur des tuyaux d'orgue, mais actionnent également, de façon aléatoire, des sons plus variés : percussions, cuivres...

Pour ce qui est de l'imprévisibilité, on pourrait arguer que celle-ci n'est pas le point fort d'un mécanisme d'horlogerie... La conception de l'engin est assez raffinée pour engendrer un comportement chaotique au sens mathématique : une petite variation des réglages initiaux engendre rapidement un résultat musical complètement différent. Bien sûr, il ne s'agit pas de "hasard fort", mais le nombre de variations qu'est capable de produire la machine est si grand que l'auditeur, bluffé, a l'impression d'écouter à chaque fois une complète improvisation.